Experts en or !
Médaille
Expert : [Adjectif masculin singulier] qui a acquis une excellente connaissance par une longue pratique, ou une grande habileté.
La définition est claire. Limpide. Pas d’ambiguïté possible. Mais finalement, c'est peut-être encore insuffisant pour les caractériser. "Les", ce sont nos "Experts", nos handballeurs français. Depuis 4 ans maintenant, ils règnent outrageusement sur la planète handball. Champions Olympiques en 2008 à Pékin, double champions du Monde en 2009 et 2011, champions d'Europe en 2010. Leur domination sans partage ne souffre d'aucune contestation. Sans partage, pas tout à fait en réalité. Personne n'a oublié le récent championnat d'Europe en Serbie, où l'équipe de France n'a terminé que... 11ème ! Loin, bien loin des hautes sphères dans lesquelles elle naviguait jusqu'alors. Surprise. Incompréhension. Anomalie ? Le doute était désormais de mise. Les adversaires habituels des Bleus avaient pu reprendre confiance grâce à cette campagne européenne manquée. L'édifice s'était fissuré. La montagne n'était plus tout à fait infranchissable.
A l'aube des Jeux Olympiques de Londres les interrogations, les incertitudes autour du véritable niveau des Tricolores demeuraient. Plus que jamais, cette échéance allait être décisive. Toujours craints mais incontestablement fragilisés, les Experts devaient se rendre dans la capitale anglaise pour défendre leur couronne dorée, mais aussi pour prouver qu'il fallait encore compter sur eux lors des grands rendez-vous.
Et très vite, l'équipe de France a rassuré, levant les derniers soupçons. Le tournoi débutait pour eux comme un joli récital. Comme à la belle époque. Comme si les Experts avaient choisi leur propres adversaires pour se lancer dans la compétition. Comme pour se mettre tranquillement dans le bain et évacuer les fantômes de Serbie. 44 à 15 face à la Grande-Bretagne, 32 à 20 face à l'Argentine, puis 25 à 19 face à la Tunisie. La machine à gagner semblait de retour. Implacable.
Ensuite survint l'accrochage. Le coup de frein. La piqûre de rappel. Une défaite face à l'Islande (30-29), le finaliste malheureux de Pékin. Une défaite comptable certes mais une défaite dans le jeu également, et c'était bien cela le plus inquiétant. Et si la mécanique se grippait à nouveau. Et si les Bleus n'arrivaient pas à se qualifier pour les quarts. Et si la reconquête du titre olympique était impossible. Et si...
En vérité, seuls les observateurs semblent avoir douté de leurs capacités. Sereinement, sûrs de leur fait, les Bleus ont reprit leur marche en avant, dominant d'abord la Suède (29-26), puis l'Espagne (23-22), en quart de finale, au terme d'une rencontre d'un niveau incroyable, et enfin le meilleur ennemi des Tricolores, la Croatie (25-22), en demie.
Malgré le scepticisme ambiant, les Experts étaient qualifiés pour leur deuxième finale olympique consécutive. Sans trembler. Sans douter. A ceux qui doutaient encore de la capacité des Bleus à livrer des performances dignes de leur glorieux passé récent, le tournoi olympique a apporté toutes les réponses. La Suède, adversaire ultime, était prévenue : l'équipe de France était bien à son meilleur niveau, plus que jamais décidée à reprendre son trône de meilleure formation au Monde.
Le duel a bien eu lieu. Les Scandinaves ont vendu chèrement leur peau. Rugueux, parfois brutaux même. Les Suédois avaient clairement choisi leur stratégie pour contrecarrer le style fluide et inspiré de nos Bleus. Malmenés mais devants durant toute la partie, les Experts ont su garder leurs nerfs et, plus important, leur avance au tableau d'affichage. Au final, l'histoire se répète, l'équipe de France de handball s'impose (22-21). Comme en 2008, ils sont montés sur la première marche du podium, non sans faire le show, comme à leur habitude. Imitant la gestuelle du désormais légendaire roi du sprint, Usain Bolt, nos Français ont, à l'instar du Jamaïcain, marqués à jamais l'histoire de leur discipline, devenant la première équipe à remporter deux fois de suite l'or olympique. Bravissimo les Bleus !
Il n'y a qu'à voir la joie des joueurs (Claude Onesta)
Didier Dinart - vainqueur de la Suède (22-21), médaillé d'or (handball)
« C'est vraiment extraordinaire. On s'est fait peur, mais l'équipe a su se ressouder. Ça fait très plaisir aujourd'hui. On disait de nous qu'on était une équipe vieillissante, mais on a répondu présent et on est champion olympique. »
Michaël Guigou - vainqueur de la Suède (22-21), médaillé d'or (handball)
« J'ai fait toute la compétition sur une jambe. C'était vraiment dur, mais j'y ai toujours cru, j'ai toujours voulu aider l'équipe. Avec autant de joueurs talentueux, on savait qu'on pouvait le faire. C'est extraordinaire ce qu'on vit ensemble depuis Pékin. Que de grands moments humains. C'est une aventure magnifique. »
C'était gigantesque ! (Thierry Omeyer)
Luc Abalo - vainqueur de la Suède (22-21), médaillé d'or (handball)
« D'entrée on savait que ça allait être dur. Tout le monde pensait que ce match serait facile. Mais au final, on est champion ! »
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