Si près du rêve...
Médaille
Son histoire ne ressemble à aucune autre...
Remplaçante de Gwladys Epangue, blessée pour les Jeux Olympiques, Anne-Caroline Graffe était une réserve de luxe. Championne du monde 2011 (+ 73kg), championne d’Europe en titre, la Polynésienne a appris sa sélection il y a deux mois à peine. Hyper concentrée, boostée par la médaille de sa copine Marlène Harnois l'avant-veille, "Caro" s’est présentée sur le tapis de l’ExCel Arena avec une seule ambition, décrocher l’or olympique...
Cet objectif, elle l'avait en tête dès son plus jeune âge. Toute gamine, elle ambitionnait le sommet de l'Olympe. Depuis qu'elle avait quitté la douceur de son île contre la fraîcheur parisienne et la difficulté des entraînements. « Quand Jacques Chirac, alors président de la République Française, est venu à Tahiti en 2003, il a invité les sportifs à manger, explique son père. Elle lui a demandé des conseils, pour aller en métropole, car elle ne savait pas comment faire. Le Président lui a dit qu’il allait en parler en France… et un mois plus tard, elle recevait un appel de l’INSEP, qui lui payait le billet, le logement, la nourriture et les entraînements ! Tout ça sur ordre de Jacques Chirac. Une initiative ô combien récompensée aujourd'hui par cette médaille d'argent.
A l’instar d’une certaine Marie-Claire Restoux, médaillée d'or en 1996 et initialement remplaçante de Laëtitia Tignolat, Anne-Caroline Graffe n’a pas laissé passer sa chance à Londres. Sa force ? Sa hargne, son désir de vaincre. Elle l'a démontré dès ses premiers tours, balayant successivement l’Ouzbèke Mamatova (17/9), la Coréenne Lee (7/4) et la Cubaine Glenhis Hernandez (6-4) en demi-finale. La Française a laissé parler son talent et sa vitesse d'exécution, distribuant sans complexe ses coups de poings fulgurants et ses coups de pieds circulaires ravageurs. Seule la Serbe Mandic a réussi à contrer la fougue de la Française. La finale s'est jouée à peu de chose, le titre s'est envolé à un coup de pied...Le match se boucle sur un score très serré (9-7) à l'image de cette finale.
La petite fille de Papeete, partie en France pour assouvir sa passion, ne regrettera pas son parcours. Médaillée d’argent pour ses premiers Jeux Olympiques, elle entre dans l’histoire tahitienne remportant la première médaille olympique pour son île. A 27 ans, "Caro" rejoint ces illustres aînés Pascal Gentil, Myriam Baverel, son entraîneur national, et Gwladys Epangue.
Anne-Caroline Graffe a prouvé aujourd'hui qu'elle faisait partie des grandes. Une grande du taekwondo mais aussi une grande du sport français, tout simplement.
Je peux enfin lâcher mon sourire, mais il est en demi-teinte.
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