Harnois : « J'étais à bloc ! »

Médaille
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Elle avait débuté sa journée en souriant. En confiance. Un tour pour se chauffer en fin de matinée contre la Chilienne Contreras Loyola et il est temps de passer à des choses plus sérieuses vers 16 heures avec l'Egyptienne Hedaya Wahba en quart. Trois rounds plus tard (8-6), un pas de plus est fait vers ce podium. « Ma stratégie c’était de casser son jeu le plus possible avant de profiter des ouvertures. Elle a un style tellement à part. »

Le sourire est encore là quand on lui parle de la prochaine marche: la Chinoise Yuzhuo Hou, placée sur la route de la finale. « Elle me stresse moins. Je l’ai rencontrée une fois l’an dernier aux Universiades à Shenzen et je l’ai battue. Mais elle est double championne du monde et elle a gagné le tournoi mondial de qualif olympique. »

Mon objectif c’était clairement d’aller chercher l’or...

La marche était trop haute. Après deux rounds, Marlène Harnois est menée 7-0. Un gouffre à combler. Défaite amère (8-3). « C’est une énorme déception parce que je n’ai commencé à me battre qu’au 3e round. Elle m’a surprise d’entrée. Je pensais qu’elle serait plus passive mais dès que j’ai fait un petit pas en avant, j’ai pris le coup de pied retourné direct. Je ne sais pas si c’est un excès de confiance, vu que je l’avais déjà battue. Deux points, ça fait tout de suite la différence. » 2 puis 4 et bientôt 7. « C’est une fille qui score peu mais contre laquelle il est très très difficile de marquer. J’ai pas su optimiser ces 6 minutes pour exprimer mon taekwondo. Mon objectif c’était clairement d’aller chercher l’or. » Cette idée qu'elle s'est mise en tête en choisissant de quitter son Québec natal il y a six ans pour travailler avec Myriam Baverel...

Le tandem a ciblé le plus haut niveau : les Jeux. Elle y est. Si près de cette finale. Finalement ce sera la "petite finale" avec à la clé, une médaille olympique tout de même. « Aller chercher le bronze, là c'est pas pareil... Faut que je me remobilise. Je voulais vraiment rencontrer Jade Jones en finale. C’est ma meilleure ennemie. » Elle avait trois heures devant elle pour oublier sa déception et achever cette journée sur une victoire. « Je vais aller voir mon copain, ma famille, me relaxer. » La suite, on la connaît désormais. Dès l'entame de son ultime combat contre la Japonaise Mayu Hamada, la Française est dans rythme. On la sent beaucoup plus appliquée, beaucoup plus déterminée que lors de sa demi-finale. Un premier coup de pied au visage débloque le compteur de la nippone, mais Marlène réagit rapidement. Puis, progressivement, elle prend ses aises et adopte la bonne stratégie, optant pour la contre-attaque par le bas et enchaînant les points. La victoire ne pouvait plus la fuir.

Dès la première participation, j'arrive à décrocher une médaille !

Alors même si elle ne visait que l'or, sa réaction d'après combat laisse à penser que le bronze ne lui déplaît finalement pas tant que ça : « C'est clair, j'avais dit que la demi-finale allait être le combat de ma vie. Après la défaite, il a vraiment fallu que je me reconcentre pour combattre la Japonaise. J'ai réalisé de belles actions au visage, j'étais à bloc ! Je suis Canadienne, naturalisée Française et j'ai tout quitté, ma famille, mes amis, pour me donner les moyens de participer aux Jeux. Dès la première participation, j'arrive à décrocher une médaille. Naturellement, j'étais très triste après la demie car j'étais venue pour l'or. Je voulais redonner à la France tout ce qu'elle m'a donné. Je voulais marquer l'histoire du Taekwondo français. Je remercie tout ceux qui m'ont soutenu, mes parents notamment. J'espère que cette médaille fera encore plus connaître et apprécier le taekwondo... » En tout cas, elle a fait connaître et apprécier une jeune Française d'origine Québécoise, pleine d'énergie et de bonne humeur, qu'on espère voir très vite couverte d'or tant cela semble lui tenir à cœur.

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