Soumaré : «A revivre encore, et encore»
Interview
A 25 ans, Myriam Soumaré a disputé sa première finale olympique du 200m. Avec envie et stress.
Un grand cri de joie avait accompagné sa qualification au temps pour cette finale du 200m, mardi soir dans les entrailles du stade olympique. Plus calme, un large sourire ne l'a plus quitté ce soir à l'arrivée de sa course.
Radieuse, lucide et libérée, Myriam Soumaré ne dissimule pas sa satisfaction que sa 7e place ne peut amoindrir. « Je me suis fait plaisir, je n'ai aucun regrets. Je pense que mon entraîneur ne sera pas du même avis que moi, ça va barder, lance la championne d'Europe 2010 en riant, mais je suis contente. Bien sur j'ai commis des fautes de débutantes, des trucs qui m'ont peut-être pris 50% de mon énergie mais ce n'est pas grave. J'ai vu que je pouvais aller au plus haut niveau. Je me suis arrachée. C'est à revivre encore et encore. »
J'espère que dans quatre ans je ferai partie des favoris !
Elle est encore tout à son bonheur d'avoir atteint le dernier palier. En attendant mieux. Même son chrono (22''63) moins bon que celui de la veille (22''56) ne la déçoit pas. « J'ai fait avec l'énergie du moment. C'est pas passé, tant pis. Je vais retourner au boulot. Il me reste quatre ans de travail. Là j'étais une outsider de la finale, j'espère que dans quatre ans je ferai partie des favoris. »
Demain, elle aura forcément gagné en maturité, corrigé ses défauts. « Avant le départ je suis passée par tous les états : l'envie, le stress et puis surtout j'étais pas habituée à ça. En chambre d'appel, toutes les filles se regardent les unes les autres. J'avais l'impression d'être la seule qui tremblait. C'est la première fois que j'entre dans une finale à ce niveau là. Pour ces filles, c'est peut être une routine. Après j'ai essayé de rester concentrée dans ma course au couloir 2 mais c'est assez difficile, on a les adversaires en ligne de mire. L'enjeu a fait que je n'étais pas assez confiante. Mais ça va venir. J'ai 25 ans et huit saisons d'athlé derrière moi, je suis encore une nouvelle par rapport à ces filles. Il me manque de l'expérience. Bien dormir la veille de la course, par exemple. Là, je me suis retournée dans tous les sens. Mais je crois pas que je pouvais dormir tranquillement sachant que j'avais une finale olympique le lendemain. Et puis je ne finis pas dernière. J'étais la seul européenne, la seule française, ça compte. Quand on a goûté à cette ambiance, on veut revenir. Je pense déjà aux championnats du monde l'année prochaine. Ce sera quasiment les mêmes filles. »
J'espère qu'il (Christophe Lemaitre) va nous ramener une médaille d'or !
On lui glisse que ce jeudi, c'est au tour de Christophe Lemaître de faire briller l'athlé français dans une autre finale du 200m. Au même couloir n°2 ; Elle enchaîne, enthousiaste : « Surtout faut que Christophe reste concentré sur son couloir. Qu'il s'occupe pas des autres. Moi je n'ai pas réussi à tenir. Mais Christophe est bien plus habitué que moi de ce genre de courses. J'espère qu'il va nous ramener une médaille d'or. Oui, oui, une médaille d'or. » Parole de finaliste olympique...
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