Doucouré : « La défaite n'est pas une fatalité »

Interview
Partagez

Repêché pour la demi-finale, le champion du monde 2005 a cédé. Déçu. Pas encore résigné.

Sans y croire, les mains sur les hanches, Ladji Doucouré guette son temps sur le tableau d’affichage à l’arrivée de sa demi-finale du 110m haies ce mercredi soir. Le chrono reste la seule inconnue. Sa place de dernier, il a du l’assumer en direct. « J’étais éliminé de la course précédente après l’accrochage. Avec cette réclamation, on m’a donné la chance de courir cette demi-finale, et rien… Je suis forcément déçu. J’avais envie de courir très vite. Je sais que je pouvais passer au temps. On en a parlé avec Renaud (Longuèvre) dans la journée. Il fallait 13’’60 pour le quart et 13’’30 pour passer la demi. Il me fallait faire mon meilleur temps de la saison tout simplement. C’était faisable. »
Ces 13''74 ne laissent pas la place aux sentiments. Si loin du Cubain Dayron Robles (1er en 13''10), ancien concurrent direct.

J’en ai marre d’être ce Ladji...

« Avant j’avais l’habitude de faire des mauvais entraînements et de sortir des putains de courses en compèt. Là c’est l’inverse. Je ne m’amuse pas et les gens non plus. J’en ai marre d’être ce Ladji qui fait des fautes partout. »

Et des erreurs, le champion du monde 2005 en a accumulé sur sa ligne droite. « Beaucoup trop. Avec la forme que j’ai, je me suis dit que ça passerait. C’est une très bonne piste mais un vrai rodéo. Je pars en mettant le coffre et je bascule trop vite sur la première. Après à chaque haie, je rattrape mes fautes. A la fin je voyais mon rêve olympien partir, j’ai lâché. »

Après les déceptions de 2004 et 2008, il n’y a pas eu de miracle à Londres. « Après mon opération, j’ai essayé de changer ma préparation. Les Jeux c’était mon plus gros objectif. J’ai gagné trois combats (en référence à sa guérison et sa qualification), je perds celui-ci. »

Je vais galérer pour revenir, c’est sur...

La suite, à 29 ans, il la dessine. Un peu. A chaud. « Je vais galérer pour revenir, c’est sur. Je suis bien et en bonne santé par rapport à d’autres, mais je ne me fais pas plaisir. La défaite n’est pas une fatalité. Je l’ai connue avant d’être ce que je suis devenu. Je travaille beaucoup, bien. C’est du haut niveau. Pas le très haut niveau. »

Un dernier sourire, il s’éloigne. Un peu perdu dans ses pensées, ses chaussures jaunes à la main. A la poursuite d’un Ladji enfin vainqueur ?

  •  Adidas
  •  EDF
  •  Française des jeux
  •  Tarkett
  •  Bmw
  •  BPCE
  •  Orange
  • Somfy
  •  Allianz