Londres 1908, les Jeux

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Les Jeux olympiques de Londres furent divisés en 4 périodes. En mai, les Jeux de Printemps (polo et sports de raquette) ouvrirent le bal. La plupart des autres disciplines suivirent au cours des Jeux d’été, en juillet. Les Jeux nautiques furent organisés sur fin juillet et août et les Jeux d’hiver se tinrent en octobre (boxe, crosse, football, hockey sur gazon, patinage artistique, rugby). La médaille d’or fait son apparition dans White City, le stade flambant neuf de 70 000 personnes construit spécialement, une première, à Shepherd's Bush. Particularité : une piscine géante est creusé au cœur de la pelouse et accueille les épreuves de natation.

Cérémonie d'ouverture

Pour la première fois, les athlètes défilèrent par Nations au cours de la cérémonie d'ouverture, illustration de la structuration croissante du Mouvement olympique, de nombreux Comités nationaux olympiques ayant pu constituer et envoyer des sélections. Et ce furent les Anglais et les Américains, bénéficiant d’un système éducatif associant le sport aux études, qui dominèrent la compétition. Pour la seule fois de son histoire, l’Angleterre arriva en tête du classement des médailles (56 or, 51 argent, 38 bronze), devant les Américains avec 23 titres. Mieux encore, les Anglais remportèrent 14 des 15 médailles possibles en boxe, dont tous les titres.

Il convient toutefois de préciser que tous les juges étaient Anglais et arrangeant pour leurs compatriotes, ce qui s’accompagna de très nombreuses contestations, dont la plus célèbre affecta la finale du 400m. Celle-ci fut annulée par suite d’une réclamation de l’Ecossais Wyndham Hlaswelle déclarant avoir été gêné par une manœuvre de l’Américain Carpenter, légale Outre-Atlantique mais prohibée au Royaume-Uni. Carpenter, vainqueur de la course, fut disqualifié. Solidaires, les deux autres Américains, Robbins et Taylor, se retirèrent de la finale reconduite. Dans cette finale prévue pour 4, le Britannique recourut finalement seul et devint évidemment champion olympique. Il prit sa retraite sportive la semaine suivante et finit tragiquement sa vie sept ans plus tard, abattu par un sniper au cours de la Première Guerre mondiale. Il reste le seul athlète britannique à avoir décroché l’or, l’argent et le bronze olympique sur des épreuves individuelles.

L’évêque de Pennsylvanie, Ethelbert Talbot, prononça à la cathédrale St. Paul le 19 juillet 1908, un serment historique qui inspira Pierre de Coubertin pour la mise au pont du credo olympique. « La seule sécurité, après tout, repose dans le message que nous donne l`Olympie vraie – c'est que les Jeux eux-mêmes surpassent la course et le prix. St.Paul nous apprend à quel point le prix est insignifiant. Notre prix n'est pas celui qui se fane mais celui qui ne se fane pas, et même si seule une personne peut porter la couronne de laurier, tout le monde peut partager la même joie de la compétition », avait alors déclaré l’évêque. Le credo olympique officiel, rédigé par Coubertin est le suivant : « Le plus important aux Jeux olympiques n'est pas de gagner mais de participer, car l'important dans la vie ce n'est point le triomphe mais le combat ; l'essentiel, ce n'est pas d'avoir vaincu mais de s'être bien battu ». Devenu « L’important c’est de participer » pour la vox populi, ce credo a fait l’objet d’une réelle appropriation qui témoigne de la réussite du CIO dans la diffusion de son image et de ses valeurs, ici le désintéressement dans l’accomplissement de l’acte sportif.


La famille Swahn

Oscar Swahn

Précis, imperturbable, Oscar Swahn s’imposa haut la main dans l’épreuve du tir 100m sur cerf courant, coup simple, et obtint le bronze en coup double. A 60 ans, le tireur suédois devint alors le champion olympique le plus âgé. Un record qu’il repoussa par la suite, puisqu’il décrocha un nouveau titre olympique et une médaille de bronze aux JO de Stockholm 1912. Durant ces mêmes JO, l’archère Britannique Queenie Newell gagna également l’or, à l’âge de 52 ans. Elle reste l’athlète la plus âgée à avoir décroché un titre olympique. Mais l’histoire ne s’arrête pas là.

En effet, durant ces JO de Londres 1908, Oscar Swahn remporta une troisième médaille, par équipe, sur cette même épreuve du 100m sur cerf courant coup simple. A ses côtés, Alfred Swahn, son propre fils. Ce dernier prit par la suite deux médailles d’or à Stockholm en 1912, puis trois autres médailles à Anvers en 1920 et encore autant à Paris 1924. Avec neuf médailles, Alfred Swahn est le sportif suédois ayant décroché le plus de podiums olympiques. Quant à Oscar, son histoire olympique continua jusqu’à Anvers, en 1920, où, à 72 ans, il établit un nouveau record d’âge pour une participation aux Jeux Olympiques et obtient une dernière médaille, d’argent obtenue sur sa distance reine du 100m, en double coup et par équipe.

Autre histoire de famille, celle des archers britanniques William et Charlotte Dod qui devinrent les premiers médaillés frère et sœur. William obtint l’or, tandis que sa sœur monta sur la deuxième marche du podium. Sportive accomplie, cette dernière avait précédemment été internationale de hockey-sur-gazon, remporté le championnat de golf amateur féminin britannique… et remporté Wimbledon à cinq reprises, la première en 1887, à l’âge de quinze ans, record toujours en cours.

Histoire de fair-play entre Suédois avec Martensson et Andersson, finalistes en lutte gréco-romaine (73 kg). Le second accepta de repousser d'un jour la finale pour permettre au premier de se remettre d'une blessure légère. Ce beau geste ne lui fut cependant pas profitable puisque Martensson s’imposa et devint champion olympique.

Les Suédois, toujours, refusèrent de défiler, protestant contre le fait que leur drapeau ne soit pas hissé en permanence sur le stade olympique. De leur côté, les Finnois, rattachés à l’Empire Russe, boudèrent ostensiblement durant leur tour de stade effectué sous la bannière tsariste. Autre affaire de drapeau, celui qui opposa Anglais et Américains, en particulier ceux d'ascendance irlandaise. Les athlètes refusèrent ainsi que la bannière étoilée ne trempât dans un grand vase béni par le Roi Edouard VII et le porte-drapeau, Rose Ralph ne daigna pas l'incliner devant sa majesté lors de la cérémonie d'ouverture.

Malgré une participation record de plus de 200 athlètes, les multiples médaillés furent foison à Londres. Ainsi, le nageur britannique Henry Taylor remporta-t-il 3 médailles d’or sur le 400 NL, 1500 NL et 4x200 NL. L’Américain Mel Sheppard réalisa également un triplé, mais en athlétisme sur 800m, 15000m, 1600m medley relay. Après ses six titres décrochés à Paris, en 1900, et à Saint-Louis en 1904 (saut en hauteur, en longueur et triple-saut), Ray Ewry termine sa carrière olympique sur un doublé en or, hauteur et longueur. Avec huit médailles d’or, l’Américain s’installa pour 20 ans au sommet des Olympiens les plus titrés, avant d’être dépassé par Paavo Nurmi. Autre collectionneur, le nageur américain Charles Daniels qui s’imposa sur le 100m NL, prenant ainsi sa 4ème médaille d’or olympique après les trois obtenues à Saint-Louis en 1904, sa septième au total. A noter enfin le doublé du marcheur Britannique George Larner sur 3500m et 10 miles. L’une de ses techniques d’entraînement ? Courir nu en rond dans un jardin, de préférence sous la pluie.

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