Le français, langue olympique
Français ou francophones ont joué un rôle de premier plan dans l’organisation et le développement du sport, avec notamment une nombreuse représentation au sommet des Fédérations Internationales. Ils ont assuré à la langue française, dès le renouveau du sport à la fin du XIXe siècle, une place prépondérante et durable au sein du mouvement sportif international.
Une présence historique...
De fait, si les anglophones ont beaucoup contribué à l'invention des sports, les francophones ont laissé une trace importante dans son organisation institutionnelle. Fondé à l’initiative d’un Français, Pierre de Coubertin, le CIO a bien entendu été fortement imprégné d’une tradition francophone. Mais à l’instar de Jules Rimet (football), Louis Magnus (hockey-sur-glace), Frantz Reichel (presse sportive, hockey-sur-gazon) ou Albert Feyerik (Belgique, escrime) nombreux furent les francophones qui s’investirent dans la création et l’animation de la société fédérale internationale naissante ainsi que dans l’apparition des grandes compétitions. Le français, première langue officielle et historique du CIO bénéficiait donc d’une position préférentielle au sein des langues du sport. L’anglais se positionnait bien évidemment à ses côtés.
Plus que la plupart des institutions internationales, le Mouvement olympique reste attaché à la langue de Molière, héritage du respect toujours présent pour le Père fondateur de l'Olympisme, le Baron Pierre de Coubertin. Le français reste lié à l’Olympisme.
Après la mort du baron de Coubertin, le français est resté la langue officielle du CIO. De même après la Seconde Guerre mondiale. Siegfried Edström président du CIO d’Après-guerre, très empreint de la philosophie coubertinienne, n’envisagea pas de transiger sur le français.
Ainsi, en novembre 1948, Edström répondit au membre du CIO britannique Lord Aberdare (à propos d’une demande d’Avery Brundage, alors président du CNO américain, qui critiquait une version anglaise de la Charte olympique mal rédigée et en proposait une réécriture) : « Même si la traduction anglaise est mauvaise, nous devons avoir le texte original et pas essayer de concocter un quelconque nouveau texte que le Français n’aurait en aucun cas accepté ». Le texte de référence reste alors la version française…
L’Institut national de l'éducation physique et du sport (INSEP) réalise, pour chaque Jeux olympiques, un travail de lexicologie présentant les termes sportifs en français, en anglais et dans la langue du pays hôte :
• Jeux Olympiques et Paralympiques d'été Athènes 2004 - fr/anglais, grec
• Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver Turin 2006 - fr/anglais, italien
• Jeux Olympiques et Paralympiques d’été Pékin 2008 - fr/anglais, chinois (mandarin)
• Jeux Olympiques et Paralympiques d'été Londres 2012 - fr/anglais
A l'occasion des Jeux Olympiques d'hiver de Sotchi 2014, le ministère de la Culture a par ailleurs dédié à l'événement une petite brochure de sa série Vous pouvez le dire en français ?
... et à préserver
Sous la présidence d'Avery Brundage, le CIO a accordé une place croissante à l'anglais, reflet . En 1954, aux lendemains de l’élection de Brundage, la Session décidait ainsi « qu’à l’avenir les membres du CIO nouvellement nommés devront avoir une connaissance suffisante de la langue française ou anglaise, ou des deux ». Son successeur, également anglophone, Lord Killanin, n'a pas entravé le mouvement pragmatique engagé. En 1972, l’anglais rejoignait le français dans les langues officielles précisées par l’article 27 de la Charte olympique.
Parallèlement, depuis l’arrivée « massive » de membres francophones au CIO sous l’ère Brundage - conséquence notamment de la décolonisation - le pourcentage de francophones parmi les nouveaux membres cooptés n’a fait que décroitre. Il faut dire, que, reflet de la mondialisation du sport et de l'Olympisme, les membres du CIO sont de plus en plus polyglottes. Sur la période 1945–2005, ces membres parlent ainsi 2,68 langues en moyenne.
Depuis 1991, le français, qui faisait précédemment "autorité", fait désormais seulement "foi", « sauf disposition écrite contraire ».
Le sport est un espace d'expression historique et précieux pour la francophonie. Le CNOSF, avec les institutions francophones du mouvement olympique, notamment l'AFCNO et de l'AFAO, l’État et les membres de la communauté francophone réunis au sein de l'OIF œuvrent à une défense de la francophonie plus ouverte alliant plurilinguisme, interculturalité, meilleure prise en compte des problématiques partagées. Le CNOSF, avec le Parcours ambition internationale s'investit ainsi dans l'accompagnement des acteurs du sport français désireux de s'engager à l'international, la présence française au plus haut niveau des institutions sportives mondiales représentant un des leviers du maintien de la francophonie dans le sport.
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